La joie dans les épreuves
1 Jacques, serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus qui sont dans la dispersion, salut ! 2Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, 3 sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. 4 Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien.
Jacques 1.1-4
Selon les commentateurs bibliques, l’épître de Jacques contient le plus grand nombre d’impératifs de tous les livres du Nouveau Testament, le tout premier apparaît en Jacques 1 :2 : « Considérez tout comme un sujet de joie… »
Jacques appelle les chrétiens à considérer toute situation, aussi difficile soit-elle, comme une occasion de joie. Autrement dit, toute souffrance n’est pas forcément une joie. Mais, quelle que soit la gravité de la souffrance, toute épreuve peut contribuer à faire l’expérience d’une joie immense.
Cette joie ne réside pas dans les épreuves elles-mêmes, mais elle leur est concomitante. L’occasion de l’épreuve est un sujet de réjouissance, car le croyant est conscient que même dans les heures les plus sombres, Dieu est toujours aux commandes et ses desseins divins prévaudront. Par exemple, ce que d’autres veulent faire pour le mal, Dieu le fera pour le bien (Gen 50 :20).
De quelles épreuves s’agit-il ici ? Jacques aborde toutes sortes d’épreuves dans l’épitre : de l’injustice économique (Jacques 5 :4) à la maladie physique (Jacques 5 :14). Cependant il est important de considérer que les « épreuves de toutes sortes » désignent ici toutes les difficultés auxquelles les chrétiens sont confrontés dans ce monde déchu incluant les tentations (qui ne peuvent jamais être attribuées à Dieu, puisqu’il ne tente personne au mal ; Jacques 1 :13).
Les épreuves peuvent provoquer une grande anxiété dans le cœur des croyants, mais cette agitation compréhensible peut être calmée par la connaissance rassurante (« tu sais » ; Jacques 1 :3) que Dieu utilise ces épreuves pour affiner la foi du chrétien et produire la « robustesse », l’endurance ou la persévérance.
Au verset 4, nous trouvons le deuxième impératif de la lettre : « Que la patience ait son plein effet. » En d’autres termes, la croissance du caractère chrétien (et, plus précisément ici, la croissance de la « ténacité » ou de l’endurance) est un processus par lequel le croyant est appelé à se soumettre au plan sanctificateur de celui qui est au contrôle de tout ; Dieu.
Je termine avec une réflexion d’un commentateur. Le but de la formation du caractère divinement orchestrée par Dieu à travers les épreuves, dit Jacques à ses lecteurs, est que « vous soyez parfaits et complets, ne manquant de rien » (Jacques 1 :4). Cette description exaltée semble de nature eschatologique (qui s’accomplira dans le futur). En effet, ce n’est que dans l’état ultime de glorification qu’un chrétien peut être décrit comme « parfait et complet, ne manquant de rien. » Et pourtant, tout au long de sa lettre, Jacques souhaite clairement que ses lecteurs suivent ses instructions et, par conséquent, qu’ils voient des preuves visibles de leur obéissance dans cette vie terrestre (Jacques 1 :22, 27). Il est peut-être préférable de dire que nous vivons une réalisation partielle de l’objectif de Jacques, dans cette vie imparfaite. Dieu nous fait mûrir et nous rend « entiers ». Cependant, le croyant attend l’état glorifié pour jouir d’une perfection complète et absolue. Bien qu’ils aient changé et se soient transformés, les chrétiens continueront à lutter contre le péché. Il est instructif de constater que la prière que Jésus a enseignée à ses disciples, comprend une demande de pardon divin (Matt. 6 :12). La justification des croyants est assurée devant le trône de Dieu, sur la base de la vie parfaite et de la mort expiatoire de Jésus (Rom. 8 :30-39), mais nous continuons à avoir besoin du pardon paternel/relationnel de Dieu, chaque jour (1 Jean 1 :9).
La vie chrétienne normale et saine est une vie de repentance et de foi régulières
Robert L. Plummer